Pas à pas, Ana Carrasco s'est fait un nom sur la scène internationale. Cela fait désormais quatre ans qu'elle a fait ses débuts en Championnat du Monde Moto3 en 2013. Maintenant la jeune pilote franchit une nouvelle étape dans sa carrière en Championnat du Monde FIM Supersport 300.

 

Carrasco sera l'unique pilote de l'équipe ETG Racing en 2017. Officiellement confirmée lundi, la collaboration entre le pilote et l'équipe porte sur un contrat d'un an, avec la possibilité d'une deuxième saison. En décembre, elle a presque entièrement récupéré de son opération — retrait d'une plaque de son épaule gauche. Elle s'est entretenue avec WorldSBK.com en prévision de cette nouvelle saison. 

 

Que pouvez-vous nous dire au sujet de cette arrivée au sein du paddock WorldSBK en catégorie WorldSSP300 ? 

 

« Je suis très heureuse d'être avec cette équipe, c'est une bonne opportunité après ces dernières années qui n'ont pas été faciles. Je pense que l'équipe peut être très compétitive et que les motos seront vraiment bonnes. En World Superbike, Kawasaki est sûrement le constructeur le plus fort, et ces dernières années la marque était sur le devant de la scène, donc j'espère que ce sera similaire dans cette catégorie. L'équipe est nouvelle dans ce Championnat tout comme moi, mais en même temps, nous avons de l'expérience et je pense que nous pouvons tous essayer d'atteindre nos objectifs. »

 

Quels sont vos objectifs pour 2017 ? Ont-ils été discutés avec les responsables d'ETG Racing ?

 

« Ils ont voulu compter sur moi dès le début, parce qu'ils sont convaincus que nous pouvons être aux avant-postes. Leurs objectifs et les miens sont de faire de notre mieux. Je pense que j'ai une bonne chance de terminer aux avant-postes et d'essayer de me battre pour le championnat. »

 

Quel est votre état d'esprit pour votre entrée en WorldSSP300 ?

 

« Je pense que j'ai progressé au fil du temps. Je suis plus agressive en piste, ce qui est un des points dont j'ai souffert il y a quelques années, et c'est une chose très importante pour lutter en course. J'ai beaucoup progressé sur certains aspects, par exemple au freinage où je perdais beaucoup de temps. Je pense que j'ai corrigé la plupart des choses il y a longtemps, donc je me sens complètement bien. »

 

WorldSSP300 est un Championnat d'entrée, où il y aura de très jeunes pilotes et vous faites partie des « vétérans » à seulement 20 ans. Cela peut-il vous donner un avantage ?

 

« Oui, il y aura beaucoup de jeunes et je suis jeune aussi, mais j'ai déjà beaucoup d'expérience en course et je pense que ça peut m'aider. L'expérience aide toujours et je pense que ce sera un plus. »

 

Pensez-vous que vous êtes sur le point de pouvoir lutter pour la couronne du Championnat ?

 

« Oui. Quand je suis arrivée sur la scène mondiale à 16 ans, c'était un peu bizarre pour tout le monde. Mais il y a quatre ans maintenant et ils s'y sont tous habitués pour ainsi dire. Je suis sûr que tout ce que j'ai appris me servira en WorldSSP300 pour être en mesure d'être devant. Je me suis battue pour les championnats toute ma vie et je suis impatiente d'avoir les moyens de le faire à nouveau. »

 

Est-ce que le fait de rouler avec des machines moins rapides a changé votre vision de la compétition ? 

 

« Je roule toujours par passion, je le fais parce que c'est quelque chose que j'aime et parce que je veux m'y consacrer. Mais avec cette passion, j'ai passé de mauvais moments, j'ai connu beaucoup de blessures avec des motos qui n'ont pas toujours été compétitives. J'ai dû forcer davantage. J'essaie toujours d'aller là où je peux avoir la meilleure machine. Si votre machine est mauvaise, vous devez toujours pousser un peu plus et aller à la limite. En fin de compte, vous voyez que si vous n'avez pas un bon matériel, vous ne pouvez pas repousser vos limites. »

 

Vous rivaliserez avec une autre femme, Avalon Biddle, qui a beaucoup d'expérience et a remporté la FIM European Women's Cup...

 

« Oui, mais pour le moment, je ne sais pas quelle moto elle disposera [La Néo-Zélandaise courra avec la même moto qu'Ana, une Ninja 300 Kawasaki]. La chose importante est que chaque année il y a plus de femmes et qu'il y a quelqu'un qui représente les femmes. »

 

Pensez-vous qu'un jour la performance des femmes suffira à rendre obsolète le slogan : ‘une femme dans un monde d'hommes’ ?

 

« Les femmes ne seront jamais une majorité, c'est clair. Je pense que le nombre de femmes va augmenter, mais il y a un très haut niveau en mondial et c'est très compliqué. Je suppose qu'il y aura plus de femmes parmi les engagés. Mais finalement ce qu'on espère, c'est que nous aurons tous les mêmes chances. »